Et c’est une Mule rencontrée à Bastia, lors du festival Bastia Beer Festival du mois de septembre 2024 !
Joël Galy : 31 ans et déjà vieux brasseur !
Une histoire unique
Sa maman suédoise ingénieure biochimiste avait aussi une association de brasseurs amateurs dans les années 80 à Stockholm. C’est avec elle qu’il a appris à brasser. Il suit le master d’ingénieur brasseur à l’Institut Meurice en 2016/2017 en élève libre, pendant qu’il travaille à la Brasserie de la Senne. Où il est arrivé comme brasseur en 2014. Il y reste pendant 6 ans, avec une production de 14 000 hl la dernière année. Il voulait partir au Mexique ce qui n’a pas pu se faire à cause du Covid. Il fait une saison chez Jean Van Roy à la Brasserie Cantillon. Joël crée sa Brasserie de la Mule à Schaerbeek en 2021.
Joël Galy annonce la couleur dès le début : ” ce que j’aime bien dans le métier de brasseur, c’est pouvoir réitérer les mêmes recettes. Faire 40 nouvelles recettes chaque semaine ou chaque mois, ce n’est pas ma manière de travailler. J’aime bien retravailler les mêmes recettes, les améliorer petit à petit, en changeant certains paramètres, je fais évoluer le même produit. “.
8 semaines de lagering à froid pour cette Märzen !
L’une des plus belles découvertes de ce Bastia Beer Festival ? la mise en perce de ce Cask de Märzen.
Sa Märzen est brassée avec des malts Munich, qui confèrent une robe dorée ambrée, des arômes maltés, de caramel et de pâte d’amande. Il utilise des houblons allemands pour apporter des notes florales et herbacées. C’est une bière qui subit 7 à 8 semaines de lagering à froid pour affiner le profil levurien souhaité.

Les Lagers valent bien que l’on en fasse une brasserie !
Joël Galy aime beaucoup les styles de bières allemandes, et voulait absolument consacrer sa brasserie à ces styles. L’impression qu’il y en Allemagne que de la Pils est vraiment une idée reçue.
“J’aime aller à Cologne, à Düsseldorf, m’asseoir à la terrasse d’un café, la bière arrive presque toute seule ! C’est une bonne bière de soif. La bière pour la bière, ce n’est pas un but en soi pour moi. Le but, on boit une bière, c’est le moment social, et ces bières allemandes servent à se réunir, à être ensemble. Je suis focus plus sur les bières de soif “. Il brasse des bières qui se prêtent à ce côté social, typique des cafés.
Bruxelles est historiquement une terre de Pils !
Il aime aussi le côté historique de ces styles. Et rappelle que Bruxelles est historiquement une terre de Pils ! Bruxelles n’est pas comme on peut le croire, uniquement une terre de brasseries de gueuzes et de lambics. “On avait la plus grande brasserie d’Europe de Pils, on avait des brasseries énormes de Lager, elles ont toutes fermé en 60/70 et ont été rachetées.”
C’est ce qui explique que sa brasserie est réalisée avec un matériel fait sur mesure pour faire de la décoction. ” Je brasse en décoction pour avoir vraiment le goût du grain”.
On ne connaît pas les styles de bières allemandes, c’est vraiment dommage.

Une levure, on peut la travailler de façon tellement différente !
A la brasserie, je travaille avec seulement 2 levures, une levure de Lager, une levure de fermentation haute. J’ai appris à brasser avec une seule levure, à la brasserie de la Senne, c’est comme cela que j’aime travailler”.
Une levure, on peut la travailler tellement de façons différentes. Par exemple, ma levure de Weizen, je l’ai prise chez Schneider Weisse, je l’ai isolée de la bouteille. Elle est à l’Institut Meurice qui me propage de nouveaux levains. J’ai une Saison et une Hefeweizen que je travaille avec cette même levure.
Par exemple, pour moi, il n’y a pas “une levure de Saison”, c’est un non-sens ! les levures Saison sur le marché sont axées sur le côté phénolique, parce que c’est l’image de la Saison qui est partie des États-Unis.
A mes yeux, le seul critère qu’il faut avoir dans une Saison, c’est qu’il y ait des grains rustiques, en plus de l’orge. La mienne, est avec de l’épeautre cru.
j’aime BIEN NE PAS AVOIR BEAUCOUP DE BILLES DANS MON SAC DE BILLES, mais pouvoir faire plein de choses avec ces quelques billes

Des chevaux à la brasserie, une histoire ouvrière sur le lieu de la Mule
2020, l’aventure de la brasserie de la Mule commence, et en 2021, c’est l’ouverture. La brasserie est installée dans les anciennes écuries à Schaerbeek quand le tram était hippomobile. Le symbole de la ville de , c’est l’âne. parce qu’au 15 et 16° siècle c’était des zones maraîchères, et il y avait beaucoup de maraîchers et les légumes étaient transportés sur des ânes. Et se faisaient moquer par les bruxellois qui disait ” ce sont les ânes de Schaerbeek “. Le lien entre le cheval et l’âne, c’est le mulet !

A noter que toutes les bières de la Brasserie de la Mule sont bio.
Brasserie de la Mule
95 rue Rubens, Schaerbeek, Belgique
Cet article a été rédigé à la suite de l’interview de Joël Galy à Bastia en septembre 2024. Rendue inaudible en format podcast en raison de la tempête qui a sévi durant le festival…