Plongée dans l’histoire et le présent de bières flamandes iconiques, c’est aussi une façon de préparer vos balades flamandes printanières et estivales.
Pierre Celis, de Hoegaarden, en Flandre, là où les ronds-points sont des cuves de brassage
Ceci est un petit livre qui fait entrer le néophyte comme le connaisseur dans la vie d’une des plus grandes icônes de la bière belge. On est en Flandre, et on découvre comment Pierre Celis est devenu une légende. De 1966, la date de la création de la Brasserie De Kluis à 1985, date à laquelle sa brasserie prend feu, en 1991 quand il crée sa brasserie Celis Brewery à Austin, jusqu’à sa disparition en 2011, le lecteur le suit au fil des questions qui lui sont posées et des témoignages des personnes qui l’ont côtoyé. Des professionnels de la bière, comme Michael Jackson l’expert bières, et des personnalités, comme Charles Aznavour. Un livre indispensable pour comprendre la bière blanche de Hoegaarden.

St Bernardus, le livre pour encore plus profiter de la brasserie, du rooftop, du musée…
Et une plongée dans l’histoire, ou plutôt l’épopée de cette brasserie ! Pour tout savoir sur cette bière d’abbaye qui en était une, et n’en est plus vraiment une, tout en en étant encore une !
L’épopée commence en 1831, quand des moines quittent l’abbaye du Mont des Cats en France pour fonder une nouvelle communauté à Westvleteren, l’abbaye Saint-Sixte. Ils commencent à brasser de la bière, la trappiste St-Sixtus en 1839. En 1901, quelques moines quittent à nouveau l’abbaye du mont des Cats et s’installent dans la ferme Cortewyle à Watou.
Ils donnent au lieu le nom de Refuge de Notre-Dame de Saint Bernard. Les moines y fabriquent du fromage, c’est la fromagerie Saint-Bernard Watou.
1934
Les moines de Watou retournent dans leur abbaye mère, dans le nord de la France. Évariste Deconinck achète la Fromagerie Saint-Bernard.
1946
De fromager à brasseur
L’abbé Dom Gerardus de l’abbaye Saint-Sixte de Westvleteren ne veut plus brasser de la bière uniquement pour sa propre communauté. Il demande à son ami le fromager Évariste Deconinck de brasser sous licence et de vendre la bière St Sixtus.
Avec son frère Antoine, Évariste construit une brasserie à l’endroit où se trouve la brasserie actuelle. Les frères embarquent dans l’aventure le maître brasseur polonais de l’abbaye Saint-Sixte : Mathieu Szafranski. Il apporte la fameuse levure. Les trois hommes obtiennent de l’abbé une licence de trente ans. La Brasserie St Bernardus est née !
La nouvelle brasserie reprend tout l’assortiment de l’abbaye Saint-Sixte, notamment la Trappist Abt 12. Les premières étiquettes font clairement référence au commanditaire : l’abbaye Saint-Sixte. Mais elles mentionnent aussi le nom de la nouvelle brasserie : St.Bernard. Le logo sur l’étiquette est bien celui de du Refuge St. Bernard, le lieu d’où la brasserie tire son nom.
1959
Évariste Deconinck vend sa fromagerie, la brasserie continue de se développer. Il accroît le rayonnement de sa bière en tant que trappiste, avec le mot « Trappisten » clairement indiqué sur la bouteille. Un St. Bernard rieur apparaît.
1962
Le tribunal de commerce de Gand rappelle à l’ordre une brasserie de Veltem qui utilise à tort l’appellation
« Trappiste ». La Brasserie St. Bernardus se montre plus prudente. Le mot « Trappist » disparaît. On lit bientôt sur l’étiquette « St Sixtus Abdij » puis « Sixtus » tout court.
1988
Une année cruciale dans le monde des bières trappistes. Les moines trappistes fondent une association et instaurent un label de qualité, «Authentic Trappist Product ». Ce label est réservé aux bières brassées par des moines à l’intérieur d’une abbaye.
1990
C’est le 900ème anniversaire de Bernard de Clairvaux, le maître spirituel des trappistes. La Brasserie St Bernardus en profite pour étendre sa gamme et crée la St Bernardus Tripel.
1992
Année noire pour la Brasserie, les moines de l’abbaye de Saint-Sixte décident de recommencer à brasser eux-mêmes leur bière pour la vendre. Le contrat de licence expire. Une situation inédite : l’abbaye Saint-Sixte de Westvleteren et la Brasserie St. Bernardus de Watou brassent désormais chacune leur bière, à partir de la même recette.

1997
La Brasserie St. Bernardus ne peut plus faire référence aux moines trappistes en aucune manière. Le moine rieur sur l’étiquette passe à la trappe, St. Bernard perd sa calotte sur la tête et troque son froc de bure contre un manteau pour devenir un noble. Les conséquences sont dramatiques, les ventes s’effondrent.
1998
C’est le temps de la renaissance de la brasserie, reprise par Hans Depypere. Sous sa houlette, les ventes reprennent et progressent considérablement.
2018
La Brasserie St. Bernardus devient une véritable attraction touristique dans le Westhoek, avec l’ouverture d’une nouvelle boutique, de salles de réunion, et du spectaculaire Bar Bernard, un rooftop bar panoramique.
2023
La Brasserie propose une expérience immersive aux visiteurs.
Des recettes, des anecdotes, tout pour vous donner envie d’aller profiter du charme de ce lieu. Également une hostellerie.
Articles à lire également dans le numéro 21 ( histoire ) et le numéro 22 ( terrasse et musée )

St.Bernardus Trappistenweg 23 8978 Watou
Un nom dans la bière, un nom dans l’histoire, Rodenbach
On aimerait que ce soit un roman, et c’est presque un roman. Tant l’histoire est passionnante, racontée directement par le maître brasseur lui-même, Rudi Ghequire, sous la plume d’Erik Verdonck. Non seulement c’est un livre magnifique, de ceux que l’on appelle “les beaux livres”, mais encore c’est une bible sur la brasserie, ses bières, son histoire, son présent. Et bien plus encore. On plonge dans un rêve éveillé, au milieu de cette cathédrale de foudres, de cette dynastie Rodenbach.
On vibre dans tous les endroits de la brasserie, la touraille, les anciennes cuves, la nouvelle salle de brassage,


On adore les pages de témoignages, les accords bières et mets, les recettes pimpées par les grands chefs d’aujourd’hui, les petites BD. On se promène à Anvers, au café Rubens, à Ostende, au ‘T Mosselhuis, au marché couvert de Malines et bien sûr à Roulers.
La saga que l’on attendait, pour enfin tout comprendre de ce style iconique et unique qu’est la Rouge des Flandres. On retrouve avec fierté et plaisir les recettes du chef Jacky Ribault, de l’Ours à Vincennes, qui ont ouvert l’aventure Bières & Mets, devenu MORDU. Merci monsieur Rudi.
Auteur : Erik Verdonck
Éditions : TDM Publishing

Disponible à la brasserie Rodenbach.