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Un pélican sur une étiquette

Un pélican, une mouette, un macareux, un phénix, un aigle, un toucan..
Les brasseurs aimeraient-ils les oiseaux?

Commençons par le pélican, actualité oblige…


D’où vient-il donc? Pourquoi figure-t-il sur les étiquettes des bières
Pelforth? Et d’où vient ce nom, Pelforth?

Plongeons dans les années 20, précisément 1921. L’année où 3 brasseurs,
Louis Boucquey, Armand Deflandre et Raoul Bonduel, créent une brasserie
au bord de la Deûle, à Lille. Petite mais moderne. Le nom de la brasserie vient
de la “danse du Pélican”, un fox-trot joué par l’orchestre du Savoy Dancing Club
très populaire à l’époque. IL faut être bien visionnaire à cette époque pour nommer
sa marque ainsi ! Car le Pélican est toujours là, un siècle plus tard.

Ses concurrentes sont beaucoup plus grandes qu’elle. La Brasserie du Coq Hardi,
L’Excelsior à Lille, la Brasserie Motte-Cordonnier à Armentières. Mais le Pélican a
de la ressource. Armand Deflandre est créatif, et la brasserie passe de 10 000
hectolitres en 1921 à 100 000 hectolitres en 1933.

En 1935,Jean, le fils d’Armand, diplôme de l’École supérieure de Brasserie de Nancy
en poche, prend la succession de son père à la tête de la brasserie. Il met au point
une recette inspirée des ales anglaises. Pour la fabriquer, il utilise 43 kg d’orge pour
un hectolitre. Il l’appelle “Pelforth 43“. Contraction anglophone de Pélican forte :
« Pel » pour « Pélican », « forte » car elle contient beaucoup de malt, le “h” vient
renforcer la p’tite touche anglaise.
Elle devient la Pelforth tout court après la guerre, car le chiffre 43 évoque en
Allemagne où elle est exportée la bataille de Stalingrad.

La suite de l’histoire est longue. A la fin des années 70, la situation de la bière
en France n’est pas florissante, c’est le moins que l’on puisse dire. Jean Deflandre
vend sa brasserie aux BGI, et la brasserie est ensuite reprise par le groupe Heineken
en 1986.

On en parle des nouveautés 2023 ?

Relancer des marques ancestrales, fermer la brasserie historique de Schiltigheim,
Heineken France affiche des choix pour le moins interrogatifs. Mais ce n’est pas
l’objet de ce billet.
C’est plutôt le conseil de dégustation qui accompagne leur dernière “innovation” qui
nous interpelle. “Retournez-Savourez”. Sans agiter, hein… Le but est de mélanger
les levures à la bière. Car il s’agit de bières non filtrées. Deux bières Pélican, version
blonde et version rouge.

On nous dit que cela va rehausser le goût ! Et on accompagne le tout d’un visuel
jouant sur des figures inversées. Pour couronner le tout, sans jeu de mot en ce 6 mai,
la bière est présentée comme une Belgian Ale. On résume : on part d’une ale de type
anglaise, l’ADN de la marque, on lui laisse ses levures, elle devient belge, et le pélican,
lui, on ne sait pas trop s’il rit ou s’il pleure…En tout cas, il vole !

On leur dit, aux brasseuses et brasseurs qui brassent des bières refermentées en bouteille,
qu’il faut qu’ils disent à leurs clients de retourner les bouteilles avant de les ouvrir?
On s’en gardera, foi de zythologue. Et surtout de dégustatrice au long cours.


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