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Le lion et la scie

Une histoire de famille et de territoire.

Tout commence à Sochaux.

Et alentours.,
Précisément dans le moulin à grains de Sous-Cratet, en 1805, où les barres d’aciers sont aplaties.
La société Peugeot Frères aînés est créée en 1810, c’est d’abord une fonderie, puis une aciérie.

Avec des productions pour l’industrie horlogère et pour l’outillage, précisément les lames de scies,
la maison Peugeot acquiert rapidement une renommée internationale.

Crédit Photo Aventure Peugeot

En 1819, Fritz Peugeot crée un nouveau procédé de laminage à froid : les aciers sont trempés
avant d’être aplatis sous pression. Il remporte même la médaille d’or de la société d’encouragement
pour l’industrie nationale pour “la beauté de sa scie, sa qualité supérieure, et son prix modique”.

En 1839, Jules Peugeot, fils de Jean-Pierre Peugeot, met au point, lui, un procédé de laminage qui
permet d’amincir le dos de la scie, permettant ainsi de gagner en rapidité sur la coupe.
C’est le début de la conquête mondiale des scies Peugeot : 500 000 exemplaires sont produits chaque année .

Il est temps de donner une image à la marque.
Pourquoi le lion?


Émile Peugeot et son frère choisissent en 1847 l’emblème du lion. Un lion dessiné par Jules Blaze,
orfèvre à Montbéliard.
Pourquoi le lion ?
Au-delà de celui qui figure sur les armoiries de la Franche-Comté, il est d’abord une référence aux
lames de la scie et à leurs qualités : rapidité, souplesse, mordant.

Le lion gravé en 1858 sur les scies rampe sur une flèche, qui évoque la rapidité de la coupe de la scie. 
Le brevet est déposé en 1858.
L’emblème du lion est connu du monde entier.

Photo EP

Dans la même période, le moulin à café Peugeot, alliance du bois et de l’acier,  donne à
l’entreprise une nouvelle dimension.

Photo EP

La marque passe de l’outillage aux arts ménagers en passant même par les crinolines.
Cette crinoline est constituée de brins d’acier à la place des cerceaux en osier, elle est donc beaucoup
plus légère et souple. Elle est d’ailleurs adoptée par l’impératrice Eugénie, femme de Napoléon III.

Quand la mode des crinolines passe, les frères Peugeot se lancent dans les baleines de parapluie.
Reste un pas pour réaliser des machines à coudre. Le modèle Peugeot reçoit même la médaille
d’or à l’exposition universelle de Paris en 1876.

La saga du lion et de Peugeot

La saga du lion automobile débute en 1912. Robert Peugeot, père de Jean-Pierre, grand-père de
Roland, arrière-grand-père d’Eric, fonde l’usine de Sochaux. C’est une forge, puis une fonderie,
embryon de ce qui deviendra plus tard le plus grand ensemble industriel de France. 

Après la première guerre mondiale, les cités ouvrières surgissent. Au pied du Fort Lachaux, les
longues, tristes et grises bâtisses de la cité du Tonkin, alignées de bout en bout sur deux rangs,
préfiguration modeste des futurs blocs des années 60. Entre la fonderie et le vieux village de Sochaux,
se trouvent les maisonnettes basses de la cité du Maroc.
Plus au nord, sur la commune de Montbéliard, les pavillons jumelés à étage de la cité du Congo, frappés
sur leur façade du sigle Peugeot, édifiés sur un terrain en triangle.
Il y a aussi les hôtels Peugeot, vastes bâtisses carrées avec un grand halle d’entrée et une
cour intérieure où se trouvent les escaliers pour accéder aux étages.

1895
Armand Peugeot fonde la société anonyme des Automobiles Peugeot. Juste après
avoir déposé le brevet pour un moteur à pétrole de 2 cylindres en ligne disposés horizontalement.

De la grande guerre à la création du grand Sochaux, du temps de la reconstruction à celui des trente
Glorieuses, pour arriver à la création du Musée de l’Aventure Peugeot.
Cette famille unique, ces 8 générations de femmes et d’hommes qui ont façonné l’histoire de Peugeot
à travers le monde en partant du Pays de Montbéliard.
Toute son histoire est à parcourir au fil du Musée de l’Aventure Peugeot.

On ne devient pas zythologue par hasard.

C’est une visite d’écolière qui remonte aux années 70 qui pointent le nez, une visite scolaire de la
Brasserie de Sochaux.
Tout est époustouflant : la cour de la brasserie, la salle de brassage, les cuves de fermentation,
les tonneaux, la mise en bouteilles.
Seule la fin de la visite diffère, car en 1935, les écoliers sont invités à déguster gratuitement la bière !
Mon chemin dans la bière remonte à cette visite.
Au souvenir des odeurs, de la vision des cuves de brassage en cuivre, aux cuves de fermentation ouverte.
Tout fait sens.
Sochaux, le berceau de ma famille, est aussi celui de mon engagement militant dans l’univers de la bière.


Fondée en 1845, la Brasserie de Sochaux compte huit ouvriers en 1 883 et produit 37 000 hectolitres par an.
La production triple en 1930 avec 149 ouvriers. On compte alors six usines regroupées au sein
de la Société des brasseries et malteries de Franche-Comté-Alsace.
En 1962, la société est absorbée par le groupe Champigneulles.
En 1973, à Sochaux, la bière fait place au Canada Dry.
La brasserie ferme finalement ses portes à la fin de l’année 1978.

Les bâtiments de la malterie sont encore debout. Ils font grise mine, et on ne les voit même pas tant on
est captivé par l’entrée joyeuse du Musée de l’Aventure Peugeot.
Seules restent les deux colonnes de l’entrée de la Brasserie.

La Bière de Sochaux ?
On la trouve toujours dans les cafés et restaurants alentours.
Sauf au restaurant du Musée de l’Aventure Peugeot, en tout cas, à chacun de mes passages…
Qui sait? Peut-être au prochain ?

Photo EP



Ce texte est inspiré en partie des notes de mon papa et de mon grand-père, de mes nombreuses visites
au Musée de l’Aventure Peugeot, du livret “Bien plus qu’un musée, une aventure”, édité par l’Aventure
Peugeot
et de la lecture de la Maison Peugeot de Jean-Louis Loubet, éditions Perrin 2009.
Et de ma vie.

Musée de l’Aventure Peugeot
Carrefour de l’Europe
25 600 SOCHAUX




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